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Les Bonnes Pratiques

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2023-04-29 04:09:59

Fermeture temporaire de la zone de pêche à Vassi et diversification de la production agricole dans des périmètres irrigués dans la zone de Moya pour renforcer la résilience des pêcheurs et des agriculteurs

Localisation : Anjouan, Zone de Vassi et Zone de Moya
 
Porteur de la bonne pratique : ONG DAHARI
 
1.     Contexte et Justification de la Bonne pratique :
 
La zone côtière de Vassi est un habitat favorable pour le développement des poulpes en raison des récifs coralliens et des herbiers marins dominants. Le platier est fréquenté par les populations des localités de Dzindri, VassiSalamani, notamment les femmes et les jeunes pour la pêche à pied, de toutes ressources halieutiques confondues, y compris les poulpes. Dans cette pratique, les gens se servaient des tissus, des bois et des morceaux de fer pour capturer en abondance les poissons et les poulpes. Les ressources se raréfient et les habitats sont de plus en plus dégradés avec ces pratiques destructrices des récifs coralliens. Ces activités rendent plus vulnérables les récifs coralliens face à des perturbations climatiques telle que la hausse de la température de l’eau de mer causant le blanchissement des coraux. 
 
Pour améliorer la situation, il a été convenu d’adopter un nouveau mode de gestion qui consiste à la fermeture temporaire et partielle de la zone, pour permettre la régénération des ressources et l’amélioration de l’état de santé des habitats. Cette pratique présente l’avantage d’améliorer les services des écosystèmes face aux effets du changement climatiques.
 
Par ailleurs, dans la zone de Moya, la population vit de l’agriculture pour faire face à leurs besoins fondamentaux. Cette zone dispose de terres fertiles pouvant permettre le développement et la diversification des cultures vivrières pour assurer leur sécurité alimentaire.  Cependant, avec la pression anthropique par la forte fréquentation de la zone, les terres sont devenues de moins en moins productives avec des récoltes médiocres. Pour améliorer cette situation, les agriculteurs se sont organisés pour être appuyés techniquement et matériellement pour restaurer le sol, acquérir de l’eau pour l’irrigation de leurs parcelles afin de diversifier leurs cultures et augmenter leurs rendements agricoles pour leur résilience face aux effets du changement climatique. 
 
Cette bonne pratique contribue ainsi à la mise en œuvre des Objectifs nationaux de changement climatique notamment 1 des 4 priorités du PANA (2006) relatifs à la défense et restauration des sols et à l’axe stratégique 3 de la politique, stratégie et plan d’action sur le changement climatique (2015) lié au développement et au renforcement des capacités d’adaptation et de la résilience des systèmes écologiques et des secteurs agriculture, foret élevage et pêche.
 
Elle s’aligne aussi au nouveau Plan Comores Émergeantes à l’horizon 2030 (voir Socle 2 sur la transformation structurelle de l’économie bleue, le socle 4.1 sur l’agriculture et l’autosuffisance alimentaire et la condition CM. 2.2 portant sur la gestion durable de l’environnement).
 
2.     Description de la Bonne pratique :
 
Deux bonnes pratiques de gestion durable des ressources naturelles ont été adoptées dans la zone de pêche de Vassi et dans la zone agricole de Moya pour renforcer la résilience des populations locales.
 
·       Fermeture temporaire de la zone de pêche à Vassi
 
La fermeture temporaire de la zone de pêche concernait le platier fréquenté par 3 communautés (Dzindri, VassiSalamani). C’est une option de modèle de gestion durable des ressources halieutiques dans cette zone côtière soumise à une pression anthropique sous différentes formes de pêche (pêche à pied avec des vêtements, de la dynamite, des fers, du tephrosia, etc.). Cette fermeture temporaire concernait le 1/3 de la zone en vue de permettre la régénération des ressources (amélioration de l’état de santé du récif corallien et des herbiers marins, croissance des poulpes et des poissons). Pendant la fermeture de la zone (3 mois), l’accès pour pêcher a été interdit. Des actions de sensibilisation ont été menées et un suivi par des techniciens et des femmes formées aux techniques de suivi écologique des ressources a été mis en place pour constater l’impact positif de ce modèle de gestion de la zone avec les échantillonnages et les pesées observées. 
 
·       Diversification de la production agricole dans la zone de Moya à travers des périmètres irrigués
 
La diversification de la production agricole au niveau de cette zone a été possible grâce aux périmètres irrigués avec la construction d’une nouvelle citerne de 30 m3. Les agriculteurs ont eu accès à l’eau pour irriguer leurs cultures variées (choux, tomates, piments, radis, taros, mais, bananes, poivre, papayers, etc.). Les agriculteurs ont été formés et ils ont poursuivi des actions de reboisement, de production de l’engrais organique par le compostage. Pour amplifier la fertilisation du sol, la pratique de vache au piquet a été adoptée dans cette zone. 
 
Dans l’ensemble ces pratiques ont apporté des changements considérables dans ces zones avec des rendements meilleures sur la collecte des poulpes et les produits agricoles.
 
Ces initiatives ont été appuyées dans le cadre d’une subvention du Programme AMCC-UE/Comores à hauteur de : 48 954 000,0   KMF, soit 74,81% du budget du projet. Les objectifs spécifiques visés étaient : 350 agriculteurs de cinq villages arrivent à diversifier leurs productions dans 60 parcelles en participant au développement de zones agricoles résilientes au changement climatique et 150 pêcheurs de trois villages (50 % de femmes) engagées dans des actions de gestion communautaire de résilience au changement climatique et de préservation des écosystèmes marins.
 
Des comités de gestion ont été mis en place dans ces sites pour appuyer et pérenniser ces modèles de gestion durable des ressources naturelles. 
 
Les principaux problèmes rencontrés: la durée limitée pour un projet d’encadrement et de vulgarisation en milieu paysanne, le débit de l’eau en période d’étiage jugé un peu faible par rapport à la multiplication des activités sur le site, le DCP mis en place tardait à montrer la rentabilité étant donné que l’expérience était récente et la fermeture de la pêche sur le platier (3 communautés (Dzindri, VassiSalamani) a connu une résistance au départ avec les pêcheurs riverains des localités voisines d’Iméré et Hamabawa.
 
3.     Bénéfices environnementaux et Socio-économiques
 
Du point de vue environnemental : 
 
·       Les reboisements opérés dans la zone de Moya et les villages environnant ont apporté une influence sur le micro climat local
 
·       L’irrigation, la pratique de vache au piquet et le compostage ont apporté des améliorations importantes sur la fertilité du sol dans les 430 parcelles en exploitation
 
·       La fermeture temporaire de la zone de pêche a favorisé l’amélioration de l’état de santé des récifs coralliens et des herbiers marins
 
·       Les reboisements et la diversité des cultures ont permis une restauration des superficies importantes et des habitats de nombreuses espèces protégées 
 
Du point de vue socio-économique, les pratiques ont permis :
 
 ·       La pêche au poulpe crée des emplois pour de nombreuses femmes avec des revenus en nette augmentation
 
  ·       430 pêcheurs des 3 villages dont 78 femmes ont été impliqués dans l’opération pilote. Le poids de poulpes est passé de 1,5kg g à 6 kg et des associations ont été créées pour appuyer l’initiative de la fermeture temporaire de pêche.
 
   ·       Des Association de femmes pêcheuses « Maecha Bora » et Association de pêcheurs à bateau « MaleziMema » ont été mise en place pour appuyer l’initiative
 
 ·       La citerne construite permet une disponibilité accrue de l’eau chez les agriculteurs et les pêcheurs même en période de sècheresse
 
 ·       Les périmètres irrigués permettent la création de nombreux emplois en maraichage pour les aguicheurs ainsi que des revenus diversifiés selon les types des cultures pour chaque agriculteur
 
   ·       574 agriculteurs de 10 villages dont des femmes représentant 36% et des jeunes de moins de 35 ans 46%, des exploitants des 5 périmètres irrigués pour 430 parcelles de 430 ménages ont bénéficié les nouvelles pratiques agricoles. Ces avantages touchent les exploitants du site de Adda anteneju qui viennent de 6 villages (Adda, Mremani, Kangani, Ongoju, Badrakuni, Ganza) et de Outsa de 3 villages (Outsa, Nganzalé, Adda).
 
·       De nombreuses femmes (80 %) et des jeunes sont impliqués dans la pêche des poulpes et les activités de maraichage
 
·       Ces pratiques valorisent des techniques traditionnelles comme la vache au piquet, les reboisements, la protection des récifs, 
 
·       Ces pratiques ont suscité un engouement pour la résilience des exploitants des ressources naturelles en raison de l’augmentation des prises de pêches des poulpes et les récoltes diversifiées sur les produits agricoles
 
·       La fermeture temporaire des zones de pêche peut va également renforcer la résilience des récifs coralliens face à l’augmentation prolongée de la température de l’eau de mer (cas d’ELNINO) qui engendre le blanchissement et la mort des coraux.
 
1-     Caractère durable et repliquable de la bonne pratique 
 
·       Il existe des Comités de gestion au niveau de ces deux zones d’application de ces pratiques. Ces Comités veuillent à pérennisation des acquis dabs ces sites.
 
·       Les agriculteurs de la zone de Moya se sont donnés l’obligation de cotiser chacun 1500 KMF pour assurer l’entretien du réseau d’irrigation dans le temps
 
·       Des formations ont été dispensées pour développer des compétences au niveau de ces zones en vue d’une autonomie dans la mise œuvre de leurs activités
 
·       Une approche multi-acteurs pour une collaboration au niveau local a été adoptée avec l’implication des agriculteurs, des pêcheurs, des femmes, des associations locales, des techniciens de DAHARI et les Comités de gestion des sites,
 
·       Ces pratiques peuvent être appliquées dans d’autres zones dans le contexte des Comores, voir dans d’autres pays de la région.
 
 
 
Personne contact et coordonnées :
 
 
 
-Médéric Carpier
 
mederic.carpier@daharicomores.org
 
-Hugh Doulton
 
hughdoulton@hotmail.com
 
Tél : (00269)33342559
 
Partenaires techniques et financiers :
 
-Programme AMCC- UE/Comores
 
- ProGeCo COI-UE
 
 -SGP/FEM
 
 - DAHARI

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