2023-04-29 03:46:11
Localisation : Zone du parc National de Mohéli (PNM)
Porteur de la bonne pratique : Association des pêcheurs de Ndrondroni
1. Contexte et Justification de la Bonne pratique :
Actuellement la pêche aux poulpes au PNM dont l’espèce pêchée est l’Octopuscyanea, est devenue une importante activité génératrice des revenus. D’après les observations et les enquêtes menées auprès des pêcheurs du PNM par les éco gardes et les rangers du PNM en 2016, le taux de capture des poulpes est élevé par rapport aux années passées donc une surpêche, ce qui a chuté l’abondance. La taille des individus en capture diminue de moins en moins et ils deviennent également rares. Les habitats des poulpes qui sont des récifs coralliens se détruisent suite aux mauvaises méthodes utilisées pour les captures et la technique de pêche à pied. Le PNM est sorti du contexte d’avant ou la pêche aux poulpes était pour les amateurs (pêche aux poulpes pour la cuisine) et on est passé à un contexte d’une pêche pour la réalisation des revenus menée par des pêcheurs professionnels aux poulpes.
C’est dans ce cadre que le PNM et le projet Swiofih 1 mettent en place une stratégie et une politique de gestion durable des poulpes dans l’aire marine protégée enfin de conscientiser la communauté de Ndrondroni-Miremani et la rendre sensible pour mener des actions rationnelles sur la gestion durable des poulpes au niveau de l’AMP. Le platier de Miremani est pris comme site potentiel en mettre en place une zone de repos biologique des poulpes en vue de créer des activités génératrices de revenu et de renforcer la résilience des récifs coralliens face aux activités anthropiques et au changement climatique (régénération des coraux après blanchissement). Cette bonne pratique répond aux problèmes liés au changement climatique rencontré par la population locale. Elle contribue aussi à au moins un des cinq socles stratégiques du Plan Comores Émergeantes dont le socle 2 : Une économie bleue des Comores affirmée. (Plan Comores émergeant).
Description de la Bonne pratique :
La pratique consiste d’abord de se concerter avec la communauté sur le zonage du platier. La communauté doit adhérer à l’initiative en premier lieu par des campagnes de sensibilisation. Plusieurs réunions doivent avoir lieu pour s’assurer de l’adhésion de la communauté. Le zonage se fait sur deux zones :
· Une zone de fermeture temporaire pour 3 mois dans le premier semestre et 1 mois et demi pour le deuxième semestre. La première fermeture se fait lors de la reproduction des poulpes qui coïncide aussi à la période de reproduction d’autres organismes marins (poissons, mollusques, échinodermes, etc.). Et le second trimestre en période de croissance des petits qui coïncide également à la période de croissance d’autres organismes marins.
· Une zone d’ouverture permanente dans laquelle les pêcheurs peuvent continuer à pêcher.
Les deux zones sont ensuite balisées par des bouées flotteurs qui les délimitent pour éviter la tromperie des zones. Les pêcheurs sont aussi formés aux techniques durables de captures des poulpes pour une nouvelle acquisition.
Chaque année, deux évènements sont à célébrer par la communauté et les institutions d’accompagnement de la pratique. Une célébration de fermeture de la pêche et une autre de l’ouverture de la pêche. Au cours de l’ouverture, les pêcheurs descendent sur le platier pour pêcher avec des barres à bois et des acheteurs des poulpes restent sur la plage pour attendre le retour des pêcheurs pour acheter les poulpes pêchés.
L’action a comme objectif de contribuer à la gestion durable des poulpes au parc national de Mohéli en matière de lutte contre la dégradation des habitats de l’espèce.
Pour atteindre cet objectif, les activités suivantes sont réalisées :
· Faire de zonage et cartographier les zones à fermeture temporaire et les zones à ouverture permanente ;
· Sensibiliser les pêcheurs et les jeunes du village sur les avantages de mettre en place de repos biologique des poulpes.
· Former les animateurs de swiofish 1 et les éco gardes du parc national de Mohéli pour la sensibilisation de la population ;
· Former les pêcheurs et les jeunes sur les techniques durables de la pêche aux poulpes ;
· Mener des cérémonies de sensibilisation d’ouverture et des fermetures des repos biologiques des poulpes ;
Baliser par des bouées les zones des fermetures temporaires et d’ouvertures permanentes.
Les activités réalisées par cette action ont permis d’atteindre les objectifs de l’action et résultats escomptés. La bonne pratique favorise l’acquisition de nouvelle compétence au niveau local, soit 35 personnes formées mais aussi elle permet le renforcement des capacités des acteurs dans un ou plusieurs domaines liés aux enjeux émergeants (climat, développement durable, etc.).
2. Bénéfices environnementaux et Socio-économiques
Les périodes de fermetures évitent les perturbations anthropiques des écosystèmes marins (récifs coralliens et les herbiers marins) et les espèces associées. Plusieurs organismes se développent, se reproduisent et croissent. Le piétinement des récifs coralliens se réduit, ces derniers se recrutent et crée un environnement sain et stable pour les organismes vivants. Un abri des nombreux organismes vivants. Les organismes ainsi vivants dans cet écosystème sont au moins momentanément protégés. Après la pêche, des acheteurs sont sur place pour acheter les poulpes. Parfois, ils les amènent même dans les hôtels pour être vendus. Cela crée pour certains pêcheurs une source de revenus. Ce sont surtout les femmes et les jeunes qui sont beaucoup plus impliqués sur la pêche.
Le jour de l’ouverture toute la communauté des pêcheurs (femmes, hommes et jeunes) bien sûre ceux qui s’intéressent de la pêche aux poulpes est mobilisée et descend à la marée base pour pêcher. Au retour de la pêche, les poulpes pêchés sont vendus surplace à la plage d’autres sont portés au village ou aux villages voisins pour être vendus. La pêche du jour de l’ouverture a rempotée 166 500 KMF contre 12 000 KMF pour une pêche de la zone d’ouverture permanente (Pêche aux poules à Miremani, PMN, 2020). Cela crée des revenus aux familles des pêcheurs. Une autre pêche se développe aussi au platier diffèrent à la pêche au pied. La pêche en pirogue qui limite le piétinement des coraux en marée base. Cette pêche est rentable et crée des revenus aux familles. Avant que la pratique ne fût pas mise en œuvre, la technique de pêche aux poulpes utilisée était destructive. La pêche se faisait durant toute l’année. La bonne pratique a permis de modifier ces habitudes pour une pêche durable et rentable.
Deux zones sont déployées pour la pratique. Une zone de fermeture temporaire de superficie de 1228958,109 m2 et une zone d’ouverture permanente de 1017009,171 m2. En cas d’évènement extrême de perturbation climatique, on pourra compasser l’autre.
Lors de la fermeture, les écosystèmes de la zone se régénèrent tranquillement. Sachant que les écosystèmes saints sont moins vulnérables aux évènements extrêmement de changement climatique comme les cyclones et le blanchissement liée a l’augmentation de la température de l’eau de mer et.
3. Caractère durable et repliquable de la bonne pratique
Deux associations sont impliquées à cette pratique. Une association féminine des pêcheurs des poulpes et une association des pêcheurs de Nrondroni. Lors d’une pêche, chaque pêcheur est prié de verser une somme d’argent équivalent d’un kg de poulpe pour l’association. Ensuite pendant l’ouverture, à chaque poulpe vendu une prestation de 50 fc est donnée à l’association. Ces recettes servent au suivi des activités de la pratique pour sa pérennisation. Des formations pour un renforcement de capacité sur les techniques de capture des poulpes sans déranger sur leurs habitats sont dispensées aux pêcheurs par le projet Swiofish 1 et le parc national de Mohéli. Les pêcheurs ont actuellement une autonomie d’exercer leurs pêches sans mettre en danger les écosystèmes.
D’autres villages voisins cherchent à mettre en place cette pratique grâce aux résultats obtenus. Une pratique similaire est en cour dans la zone du parc mais qui est un peu strict. Il s’agit de mettre en place des réserves marines. Ce sont des zones des repos et de reproduction des organismes marins. Ces zones auront une fermeture permanente et deviendront des zones no take.
La pratique est enviable par les villages voisins. Des collaborations de bonne pratique inter- villages sont créées pour des échanges d’expériences. Le parc national de Mohéli et le projet Swiofish 1 qui sont les initiateurs de cette pratique accompagnent et appuient techniquement et financièrement les associations qui ont adhéré à cette pratique. Toutes ces entités se sont mobilisées ensemble main dans la main pour la réussite de cette action et sa pérennisation.
Personne contact et coordonnées :
Partenaires techniques
Partenaires financiers
AttoumaneAbdoulbak
Tel :3203175
Parc national de Mohéli, Swiofish 1, Blueventure
Parc national de Mohéli, Swiofish 1,