Ce rapport rentre dans le cadre de l'étude de faisabilité de la contribution du FFEM pour la composante des herbiers marins du programme WIOCOR de promotion et renforcement de la contribution des paysages marins à la résilience socio-écologique et au développement d'une économie bleue dans l'Océan Indien.
En effet, l'archipel des Comores est au cœur de la 2ème région du monde la plus riche en matière de biodiversité marine après le triangle du corail. C'est un petit état insulaire en développement mais vulnérable face aux changements climatiques et aux pressions anthropiques locales. Dans le nouveau Plan Comores Emergent (PCE) à l'horizon 2030, la gestion durable des écosystèmes marins est considérée comme un facteur clé du socle de promotion de l'économie bleue, une condition nécessaire de l'adaptation au changement climatique, aux catastrophes naturelles et de la préservation de l'environnement.
Les herbiers sous-marins, par leurs capacités de séquestration du carbone, de protection du littoral contre la montée des eaux marines et de nurserie pour la faune marine et les pêcheries côtières, sont des écosystèmes importants pour la population comorienne.
L'objet de cette mission consiste donc à :
- Diagnostiquer l'état des herbiers marins avec les menaces relatives à la zone géographique et aux espèces présentes.
- Évaluer les parties prenantes impliquées, y compris les autorités nationales et les acteurs locaux.
- Clarifier le type de sous-projets en lien avec les herbiers marins qui pourraient être soutenus via un appel à projet.
Au cours de notre mission, nous avons procédé en trois étapes. D'abord, nous avons examiné la documentation relative aux herbiers marins des Comores. Ensuite, nous avons effectué des entretiens auprès des parties prenantes clés et des visites de terrain sur l'île de Mohéli et en Grande Comore. Enfin, nous avons effectué une analyse des parties prenantes, des problèmes et des solutions.
En somme, les herbiers sous-marins sont bien développés sur l'île de Mohéli et ils abritent des espèces phares comme les tortues vertes et les dugongs. Toutefois, ils subissent d'importantes pressions liées à l'érosion côtière et à l'érosion des sols en amont, entraînant l'envasement des herbiers sous-marins voire même la disparition de l'espèce Thalassodendron ciliatum qui était très abondante il y a 2 décennies.
À la lumière de ce qui précède, les propositions suivantes sont formulées par les acteurs locaux, notamment de l'île de Mohéli :
- Opérationnaliser le système de suivi des herbiers sous-marins avec la base de données associée.
- Contribuer au suivi régional de la distribution spatio-temporelle de l'espèce Thalassodendron ciliatum et faire un diagnostic des causes de disparition.
- Envisager un programme de restauration des herbiers dégradés et notamment des espèces les plus menacées (cas du Talasodendrum ciliatum).
- Créer un centre d'étude et de conservation des herbiers marins et flore associée.
- Faire un diagnostic institutionnel en vue de proposer un schéma de gouvernance clarifiant les mandats et les articulations entre le Comité MAB, Comité de gestion PNM et restructuration du PNM avec la création de départements techniques.
- Créer des sentiers sous-marins et réserves marines éducatives axés sur les herbiers marins et récifs coralliens.
- Réduire les pressions de pêche par le déplacement de l'effort de pêche vers les zones pélagiques en collaboration avec la FADESIM, avec la mise en place de dispositifs de concentration de poissons pélagiques côtiers et la mise en place de réserves tournantes et de clôtures temporaires de la pêche aux poulpes.
Il convient d'examiner avec vigilance les initiatives des divers acteurs afin d'éviter les doublons et chercher les complémentarités et synergies à développer avec les différents intervenants et partenaires.
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